17 juillet, 2006

Les marins-peintres (suite)


Les marins-peintres ont repris leur travail, cette fois de l’autre côté de la tour, à l’arrière, à l’abri du vent. Pas pour longtemps, car les embruns viennent ruiner leurs efforts. Je mitraille avec mon appareil photo numérique, avec l’argentique aussi. Plus proche de l’eau que ce matin, le spectacle est encore plus impressionnant.

Un des marins me demande s’il pourra transférer les photos sur son ordinateur portable. Je ne tombe pas des nues, mais presque, en découvrant que le prolétariat maritime est aussi bien équipé que moi. Prise en flagrant délit de préjugé, comme si tous les bras du navire étaient forcément misérables. Jean-Luc nous a parlé d’un précédent voyage entre Montréal et Gênes, sur un cargo où les marins touchaient 160 US$ par mois pour seize heures de travail par jour. Une misère. Mais une image à laquelle j’ai immédiatement acquiésé tellement elle entre dans mes schémas de pensée. Ce n’est pourtant qu’une partie de la réalité. La réalité de l’Eilbek, enregistré à Hambourg et battant pavillon allemand, est moins moche.