Le vent, les vagues
Jean-Luc passe beaucoup de temps dans sa cabine. Chaque voyage en cargo est pour lui l’occasion d’écrire des pièces de théâtres qu’il fera lire ensuite à des amis, mais qu’il n’a jamais tenté de publier. Il en profite aussi pour lire le projet de constitition européenne rejeté l’année dernière par les Français. Une chambre à soi, la condition sine qua non pour penser et écrire selon Virginia Woolf. Sur un cargo, même le pont est à soi.
La mer veut nous impressionner. Le ciel se couvre. L’air se refroidit. Debout sur le pont 7, je note, en vrac, le goût du sel sur mes lèvres, ce sel qui se dépose partout sur le bateau et colle aussi à mes semelles, le nuage qui sort de ma bouche, l’horizon qui se rétrécit… Ecouter le piano et l’accordéon de Yann Tiersen qui épousent les mouvements du bateau. Le cargo est avant tout un plaisir solitaire.
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