17 juillet, 2006

Samedi 17 juin


3h15. Le téléphone sonne. Iceberg en vue. J’enfile un jean, un pull, prends mon appareil photo, ma caméra. Le soleil s’est couché peu avant minuit. Il se lève déjà derrière nous. Tous les passagers sont réveillés pour voir le spectacle. De la timonerie, on voit un point blanc à l’horizon. Sur le radar, il est déjà énorme. Il grossit à vue d’œil. On s’approche jusqu’à de 500 mètres. Pas plus. Personne, ni le radar, n’est capable de mesurer l’importance de la partie immergée. Un iceberg éfilé peut aussi se retourner sans prévenir, un salto dangereux si l’on est trop proche. D’autres navires feraient un large détour. On a la chance d’avoir un capitaine qui connaît l’Arctique et ose quand même s’approcher au maximum. Dehors, c’est un congélateur. On repart se coucher en sachant que d’autres icebergs seront visibles plus tard.

4h30. Le téléphone sonne à nouveau. Un morceau plus gros, qui ressemble à une couronne royale, surgit au loin. Puis encore deux autres. Des vaisseaux fantômes qui sortent de la bande de brouillard, comme des sentinelles qui feraient le guet. La vraie sentinelle est à la timonerie. Le « watchman » avec ses jumelles est chargé de repérer les petits morceaux blancs qui flottent ici et là, bouts détachés des icebergs qui n’apparaissent pas sur le radar. Je descends sur le pont 6. Juste au-dessus de l’eau, le Pyrénéen géant est encore plus impressionnant. Il change de couleur avec le soleil et les nuages, de forme aussi à mesure qu’on l’approche, puis le dépasse. Quel passager de croisière a droit à ce genre de spectacle ?