17 juillet, 2006

Dimanche 18 juin



Il fait chaud. Le thermomètre indique 16°C. Nico a vu un dauphin, mais pas encore de baleines. On file dans le détroit Jacques-Cartier. On longe l’île d’Anticosti, peuplée à ce qu’il paraît, de chevreuils consanguins. Sous nos pieds, cinq ponts et trois cents mètres d’eau encore salée. C’est presque officiel : les vagues vicieuses sont derrière nous, on a maintenant le droit d’aller jusqu’à la proue du navire sans demander d’autorisation. Avec Anne, je monte l’échelle qui permet d’accéder à un hâvre de paix et de silence, une dizaine de mètres plus haut. Loin, très loin du bruit du moteur, on domine la pointe avant du cargo, invisible de partout ailleurs. Le pied et une toute autre perspéctive sur la bête. On prend des photos. Le brouillard empêche toujours de voir les côtes. De toute façon, on doit être redescendues à 16h pour l’exercice d’évacuation qui se déroule bizarrement juste à la fin du voyage.

On ne peut pas dire que le capitaine joue sur l’effet de surprise. A bord, tout le monde est prévenu. Dans les couloirs, les marins sont prêts, gilet de sauvetage autour du cou. Ils attendent l’alarme générale pour monter au deck 8, là où se trouve le navire de secours. Klaus, lui, est même là avant que l’alarme sonne. L’efficacité germanique. Doy dirige les opérations. On doit monter – ou plutôt descendre - dans un drôle de bateau complètement penché vers l’arrière. C’est casse-gueule et ça ressemble à un gadget dans lequel s’échapperait James Bond après avoir démoli le siège du Spectre. Sauf que pour la scène finale, on est plus de vingt. Autant dire qu’on a dû mal à garder notre sérieux (surtout moi).