17 juillet, 2006

Le Saint-Laurent


20h. On s’approche de la station de pilote des Escoumins. L’embouchure du fleuve. On distingue maintenant les côtes. Derrière, un cargo nous rattrape, preuve qu’on retourne à la civilisation. 20h37. Dans la timonerie, via la radio, résonne la voix et l’accent caractéristique du premier Québécois. A l’autre bout du bateau, un marin hisse les drapeaux canadien et québécois. Le drapeau allemand a déjà été hissé à l’arrière. Comme dans l’Escaut à Anvers, un pilote est envoyé des Escoumins pour accompagner le navire dans le Saint-Laurent. Ça n’empêche pas toujours les carambolages. Dans le mess, au mur, un morceau de ferraille qui a dû être rouge, rappelle la collision avec un tanker. C’était il y a moins d’un an, en septembre 2005. Personne n’a été blessé, mais l’Eilbeck, lui, est passé sur la table d’opération. En guise de plâtre, il a quand même fallu cinquante tonnes d’acier !

Ils seront trois pilotes à se relayer jusqu’à Montréal. Deux changements, à Québec et à Trois-Rivières. Le premier, Robert Pouliot, dit « Bob », rentre chez lui à Québec pour une semaine de congés. On réduit la voilure. Un tout petit peu, de 20 à 18 nœuds. Mais dans trois heures, la marée descendante prendra le dessus et jouera contre nous. On devrait être sous le château Frontenac vers 3h30 du matin. Trop tôt au goût des passagers. Jean-Luc a trouvé un surnon au capitaine : Fend-la-bise.