17 juillet, 2006


On ne se recouche pas. Sur le radar, à l’aide de jumelles, arrivent d’autres icebergs encore plus gros que les précédents. On va finir par être blasés. Même s’ils peuvent paraître petits de loin, il faut s’en méfier. La partie émergée de celui-là ? Environ 200 mètres de long, sur 100 mètres de large et 50 mètres de haut, calcule le capitaine.

13h. Dans le brouillard, on aperçoit la côte dénudée du Labrador. Et d’autres icebergs. On s’apprête à entrer dans le golfe du Saint-Laurent par la petite porte : le détroit de Belle-Ile, soit une vingtaine de kilomètres entre le Labrador, côté continent, et Belle-Ile, nommée d’après sa consoeur du Morbihan, inutilisable l’hiver à cause des glaces. Du bateau, on en distingue à peine les côtes. Ce sera la même chose avec Terre-Neuve plus tard dans la soirée, une superficie qui occuperait bien un tiers de la France métropolitaine, mais qui joue à cache-cache dans le brouillard. On n’est plus dans l’océan atlantique, on n’est pas encore dans le fleuve, mais dans un entre-deux qui ressemble encore drôlement à la mer. A la timonerie, Nico me file sa clé USB pour que je charge les photos que j’ai prises de lui et de quelques autres marins.