Trop vite?
C’est vendredi. Je le sais grâce à ce journal. Sur le cargo, loin de tout, ça pourrait être n’importe quel jour, presque n’importe quelle heure. D’après le capitaine, on devrait arriver lundi soir dans le port de Montréal, soit en avance d’une journée sur notre horaire. Mais personne parmi les passagers n’a envie de débarquer si tôt. On tire presque la gueule. Déçus d’arriver trop vite. Déjà quatre jours à ne rien faire d’autre que manger, dormir, respirer. Il faut croire qu’on ne se lasse pas de cet état passif. De toute façon, on peut rester à bord jusqu’à mardi. Lundi soir, on fera une fête et on finira le cognac.
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