Les heures passent dans L'Escaut
Les heures passent. Je ne sais pas si c’est le roulis ou l’effet de l’immensité. Toujours est-il que le sommeil prend fréquemment sur un bateau. Assis, on s’endormirait presque n’importe où. Ça tombe bien : il fait beau et chaud. Et il y a une plage. Sur l’Eilbek, c’est le deck 7, le parc récréatif réservée aux officiers et aux passagers, pourvu de transats, qui reçoit, quand même, de temps à autre, les effluves des cheminées du bateau.
Question sommeil, Anne est encore pire que moi. Elle passe toute la nuit et une bonne partie de la journée à pioncer dans sa cabine. On vient à peine de partir, mais on se sent déjà très loin. Loin des sonneries de téléphone portable et des résultats de la coupe du monde de foot. L’avantage sur un cargo, c’est qu’on vous fiche ssla paix. Un bonheur comparé aux croisières s’amusent qui sollicitent constamment les passagers à coups de bingo, de leçon de karaté ou de cours de danse. Jean-Luc en a fait l’expérience aux Bahamas. «Environ 3000 personnes à bord, aucune minute à soi. Des activités qui s’enchaînent, comme s’ils avaient peur que les passagers s’ennuient». Sur un cargo, c’est tout le contraire. Le rien est roi. Le vide est tout. Le silence, malgré le ronronnement des machines, fait tout l’intérêt du voyage. Fortement déconseillé aux personnes qui s’ennuient en leur propre présence.
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