Lundi 12 juin
9h15. Lentement, on largue les amarres. Tout en douceur. A tel point qu’Anne, dans sa cabine, ne s’en est même pas rendu compte. La route du Nord de l’Ecosse est confirmée. Les dépêches envoyées par email au capitaine pour tenir l’équipage au courant des actualités internationales parlent d’une collision entre deux tankers dans la Manche. Ce n’est pas ce qui tracasse le capitaine qui cherche moins à éviter l’autoroute bondée de l’English Channel qu’à bénéficier du vent arrière. Deux dépressions sont prévues au Nord de l’Ecosse, entre lesquelles il faudra passer. « Un pari à chaque fois, dit le capitaine. Des fois, on l’évite, des fois non. » A bord de la timonerie, un pilote du port d’Anvers est chargé de guider le cargo à travers le trafic. Jusqu’à la fin de son service… qui arrivera plus tôt que la sortie du fleuve. Pas grave, un collègue la joue Hawaï police d’Etat, abordant le bateau de 169 mètres sans que celui-ci s’arrête. On croise des péniches, des voiliers, même un vieux grément hollandais de la brown fleet, ainsi nommé à cause des ses voiles marron. En quelques minutes, on est passé aux Pays-Bas. On met environ trois heures pour sortir de l’Escaut.
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