Les cartes à l'ancienne
Midi. Dans le mess des officiers, Sharon est très curieux, me demande pourquoi j’ai les cheveux si courts. J’évite la plaisanterie à la con sur le style « goudou land », me contente d’un sobre « c’est plus pratique ». Il se marre en caressant sa coupe en brosse. Avec le cuistot, Sharon est un des premiers et un des derniers à travailler chaque jour sur le cargo. Douze heures de travail par jour.
A l’intérieur, la clim crache un air glacé. Dehors, le soleil cogne. Une journée à glander, mais sans tanguer. Et un gros coup de barre après le déjeuner. Au loin, le ronronnement des grues qui continuent leur ballet sur le port. A côté, la centrale nucléaire crache toujours ses poumons. L’Escaut fait queques vaguelettes, juste pour rappeler son existence. Je monte à la timonerie, deck 13, que l’on appelle le « bridge » à bord. Le dernier étage de l’immeuble. Nico, un officier philippin prépare la route du lendemain à l’aide de cartes, crayon papier et compas. Un doublon plus fiable en cas de panne du système informatique.
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